PS : désolé pour la qualité de certaines photos, mon appareil photo a pris le sable quand j’ai fait du sandboard dans les dunes de Huacachina. J’ai réussi à le refaire marcher, mais il a perdu en dynamique et en qualité d’image (d’où les couleurs bizarres et les nombreux ciels cramés…).
Après deux jours passés à découvrir Arequipa, il est temps pour nous d’aller un peu plus au nord afin de randonner dans l’un des canyons les plus profonds au monde (le deuxième plus précisément), le Canyon de Colca.
Il est 3 h du matin quand le collectivo vient nous récupérer à notre auberge d’Arequipa. Le réveil pique un peu, d’autant plus que c’est une très longue journée qui nous attend !
Au programme : 6 h de route en bus avec un passage à 4900 m d’altitude puis une randonnée de 3 h pour descendre au fond du canyon où on a prévu de passer la nuit.
Il y a un double intérêt pour nous de partir très tôt : avoir le temps de descendre au fond du Canyon dans la journée, mais également d’arriver à la bonne heure au mirador Cruz del Condor afin de pouvoir observer les condors, ces grands vautours qui peuvent mesurer plus de 3 mètres. Nous avions réservé le bus auprès de Pachamama home. Le gérant tient une auberge à Cabanaconde, c’est une véritable mine d’or en ce qui concerne le Canyon de Colca et en plus il parle le français ! Le trajet coûte 18 $ par personne.
Grosse journée qui nous attend : 6 h de bus depuis Arequipa puis 3 h de randonnée vers l’oasis de Sangalle
Le trajet en bus passe relativement vite, entre petites siestes et découverte du paysage. Je n’ai même pas ressenti le passage au col de Patapampa à 4910 m d’altitude puisque je dormais à ce moment-là !
Nous arrivons à Chivay, porte d’entrée du Canyon de Colca, vers 8 h. Nous prenons le petit déjeuner avec tous les passagers du bus dans une auberge, tout est compris dans le package.
Les paysages deviennent de plus en plus saisissants au fur et à mesure que nous nous enfonçons un peu plus profondément dans le Canyon (façon de parler hein, la route reste perchée sur les hauteurs).
Observer les condors au mirador Cruz del Condor
Nous arrivons au mirador Cruz del Condor vers 9 h. Sitôt sortis du bus que nous les voyons ces condors, impossible de leur voler la vedette ! Je m’attendais à leur taille, mais ils sont encore plus impressionnants que ce à quoi je m’imaginais. Certains volent en formation, d’autres font cavalier seul. Ils ont une façon de voler qui les rend d’autant plus majestueux.
Nous repérons un groupe de condors qui s’apprêtent à dévorer une carcasse. Il me semble que c’est une vache, et je peux vous dire que les condors n’ont pas à rougir de leur taille à côté !! C’est vous dire l’immensité de ce drôle d’oiseau ! Certains ont une envergure de 3 min 20 s !
Le mirador Cruz del Condor offre un joli spectacle : le vol des condors, ces gigantesques vautours
Les condors ne sont pas les seuls attraits du lieu. Le mirador offre une vue panoramique sur une partie du Canyon, c’est vraiment impressionnant.
Après un arrêt de 30 minutes, nous reprenons la route pour arriver à notre destination, Cabanaconde, aux alentours de 10 h.
Après un petit tour dans le village, c’est maintenant que le plus dur commence : la descente au fond du Canyon.
Nous avons choisi de tout faire nous-mêmes et de ne pas partir avec l’assistance d’un guide. À la sortie du bus, nous constatons que nous sommes quasiment les seuls à le faire sans guide, ce qui commence à nous faire douter.
Nous poussons la porte du Pachamama Hostel afin d’y déposer nos gros sacs et de ne partir qu’avec des sacs légers. Le gérant du Pachamama Hostel est hyper sympathique. Nous discutons avec Romuald, un français qui travaille à la réception. Nous avions échangé par mail avant le départ et nous lui avions demandé si ça posait un problème de laisser nos bagages chez eux sans réserver de nuit à l’hôtel. Il nous a répondu qu’il n’y avait pas de souci (nous avons quand même réservé le bus chez eux). Nous laissons donc les bagages dans une pièce prévue à cet effet et nous louons des bâtons. On questionne Romuald sur la dangerosité de le faire sans guide et il nous rassure tout de suite en nous disant qu’il n’y aucun problème et qu’il est difficile de se tromper de route.
La longue descente vers l’Oasis de Sangalle
Par contre, il nous déconseille de passer par San Juan, car il est déjà tard. Passer par San Juan nous ferait faire 6-7h de marche et il est déjà 10 h passés. Nous prenons donc la décision de descendre directement à l’Oasis de Sangalle.
Le début de la randonnée annonce tout de suite la couleur au niveau des paysages. C’est déjà exceptionnellement beau et ce n’est que le début. Dans notre champ de vision, des champs de maïs côtoient des sommets enneigés et des paysages plus arides.
Après une trentaine de minutes de marche, un constat s’impose rapidement. Nous avons bien fait de prévoir de bonnes chaussures de randonnée. Le terrain est assez difficile, le sentier est jonché de grosses pierres roulantes assez fréquemment.
Le soleil commence à frapper, la descente est interminable, l’Oasis a l’air si près, mais est pourtant encore si loin, comme inaccessible. Le moral en reprend un coup quand on aperçoit le sentier restant dans son intégralité qui serpente à flanc de falaises jusqu’au fond du canyon.
La descente vers l’oasis de Sangalle semble interminable
Les jambes commencent à trembler, il faut se freiner constamment, il n’y a pas de répit pour les pauvres muscles qui n’ont pas l’habitude de travailler autant (eh oui, les descentes ça cible une zone musculaire qui ne travaille pas beaucoup habituellement).
Nous faisons une halte pique-nique aux 2/3 du chemin, seul répit dans cette descente infernale. Cette halte est salvatrice puisque peu après, nous commençons à apercevoir les détails de l’oasis, ses cabanons, ses piscines, sa végétation luxuriante aux antipodes du cadre dans laquelle elle se niche.
Finalement, après 3 h 30 de marche (pauses comprises), VICTOIRE, nous entrons enfin dans l’oasis de Sangalle.
Nous sommes tous les deux assez sportifs et la descente n’est clairement pas à prendre à la légère. Je vous conseille de partir le plus tôt possible pour éviter les heures chaudes et de vous munir de bonnes chaussures de randonnées. En effet, le terrain est loin d’être facile, c’est de la grosse caillasse à 70 % du temps.
À titre de comparaison, nous avons trouvé la montée bien plus facile que la descente. Nous avons effectué l’ascension de nuit donc il faisait bien meilleur et la montée sollicite des muscles bien plus habitués à travailler (contrairement à la descente).
L’oasis de Sangalle est un lieu très étonnant. C’est vraiment surprenant de trouver une telle végétation au milieu de nulle part au fond d’un canyon assez aride de part et d’autre.
Nous prenons possession du cabanon dans lequel nous allons passer la nuit. L’hébergement est rudimentaire, mais largement suffisant, un lit et une douche ! Pas le temps de s’éterniser, l’envie de piquer une tête dans la piscine est plus forte !
Quel pied de pouvoir se baigner après une telle journée ! Avec la bière, je peux même vous dire que ça passe très très bien ! J’ai un peu l’impression d’être dans un lieu irréel : une piscine au milieu d’une oasis sorti de nulle part, entouré de falaises vertigineuses de 1000 m de haut, normal !
Vers 19 h, nous partons manger dans le seul endroit qui sert de « restaurant ». Repas complet pour 10 soles : soupe, spaghettis bolognaises avec des petits pois et du thé pour digérer le tout. Par contre, je vous conseille d’emporter assez d’eau avec vous, car l’eau coûte très cher en bas. Exemple : la bouteille d’eau de 2 litres coûte 12 soles !! Pareil pour la bière.
L’estomac rassasié, nous repartons dans notre hutte afin de préparer les sacs pour cette nuit. Eh oui, nous avons mis le réveil à 3 h du matin afin d’entamer la remontée vers Cabanaconde vers 3 h 30 ! Pourquoi si tôt ? Eh bien, il y a deux raisons à cela. D’abord, nous avons réservé un bus pour aller à Puno (lac Titicaca) qui part à 9 h 30 de Cabanaconde donc nous devons IMPÉRATIVEMENT être au village à heure-là. La deuxième raison est de pouvoir profiter de la fraîcheur de la nuit.
Puis mentalement, on se dit que ça sera moins dur de ne pas voir ce qui nous attend.
À 3 h 30, armés de nos frontales, nous entamons la longue ascension vers Cabanaconde. Même chemin que la veille, mais en montant. Toujours les 1100 m de dénivelé à avaler.
Assez vite, l’évidence s’impose : c’est plus facile que la veille. Monter est beaucoup moins éprouvant pour les muscles et le faire dans le noir complet est une expérience déroutante, mais très apaisante. Les sensations sont assez bizarres, mais il règne un calme, une atmosphère très paisible.
Petit à petit, le ciel commence à s’éclaircir doucement et commence à se dessiner les reliefs escarpés du canyon.
Aux 3/4 de la montée, un français accompagné d’un guide nous double à une vitesse ahurissante. Assez impressionnant.
Le soleil pointe enfin le bout de son nez, et les jeux de lumière sur le canyon sont sublimes. Nous arrivons au village à 6 h 30, bien avant nos estimations les plus optimistes. Finalement, nous avons mis moins de temps à monter qu’à descendre. Nous retrouvons le français et son guide. Nous leur demandons en combien de temps ils sont montés. Verdict : 1 h tout pile ! Le guide nous raconte que son record personnel est de 45 minutes. Le record national est de 34 minutes… Ahurissant. Le guide nous explique qu’il a l’habitude de voir des Français puisque 50 % de sa clientèle est française !
Nous finissons le petit bout de chemin avec eux et le guide nous propose de prendre le petit déjeuner avec eux, ce que nous acceptons volontiers. Nous avons 3 h devant nous avant de prendre le bus.
Vers 8 h 30, nous repartons au Pachamama Hostel récupérer nos bagages.
Pause panoramique au mirador de Antahuilque
Le bus vient nous récupérer à l’heure, à 9 h 30, pour nous amener à Chivay avec quelques arrêts prévus sur le trajet.
Premier arrêt : le mirador de Antahuilque.
Assurément l’une des plus belles vues du canyon avec ses cultures en terrasses ! Le panorama sur toute la vallée est somptueux.
Le mirador de Antahuilque offre un panorama extraordinaire
Peu de temps après, le bus s’arrête de nouveau dans le petit village de Maca. Visite sans grand intérêt.
Baignade dans les sources chaudes de Chacapi
Le bus nous amène ensuite en contrebas du village de Yanque dans les sources chaudes de Chacapi. L’endroit est assez insolite, juste à côté du rio Colca. Il y a quatre bassins en plein air, chacun avec une température différente, dont un qui offre une eau à 40°. L’accès aux bains coûte 15 soles chacun (que le chauffeur du bus nous a avancés, car nous n’avions plus d’espèces sur nous, c’est hyper sympa de sa part). En tout cas, je peux vous dire qu’après une telle journée, passer même un quart d’heure dans ces bains thermaux, c’est vraiment très appréciable.
Nous arrivons à Chivay un peu avant 12 h, juste le temps de manger un sandwich dans un petit snack (compris dans le prix) qu’il est l’heure de prendre place dans le bus direction Puno et les rives du lac Titicaca. Nous avons réservé avec Pachamama Home. Le trajet Cabanaconde — Puno se fait en minivan pour la partie Cabanaconde — Chivay et avec la compagnie 4M Express pour la partie Chivay — Puno.
C’est de nouveau un long trajet qui nous attend : un peu plus de 6 h de bus sur les routes de l’Altiplano à plus de 3000 m d’altitude.
Nous nous arrêtons à Patapampa, d’où on aperçoit au loin des volcans.
À mi-chemin, nouvel arrêt à la Laguna Lagunillas où il y a une forte concentration de flamants roses. Le temps est menaçant, le ciel sombre génère des contrastes magnifiques sur le lac.
Tout au long du trajet, les paysages se ressemblent, l’Altiplano est vraiment désert et pauvre en végétation.
Nous n’avons toujours pas atteint Puno quand la nuit commence à tomber, dévoilant un ciel étoilé comme je n’en avais jamais encore vu auparavant. Je suis resté plusieurs minutes la tête en l’air à observer la Voix lactée, c’était assez irréel.
Finalement, nous arrivons à Puno à 19 h 35, un peu éprouvés par ces deux derniers jours.
Nous restons deux jours sur les rives du lac Titicaca, j’en parlerai dans le prochain article !
Épinglez cet article sur Pinterest