Il m’a fallu du temps pour trouver la motivation de transformer mes notes en un véritable récit de course. Il y a presque un an jour pour jour, je bouclais mon tout premier ultra-trail format 100M.
Ce Tour des Cirques représentait clairement mon grand objectif de l’année (après le marathon de Paris en avril). Depuis quelques années, l’idée de franchir la barre symbolique des 100 km me travaillait, mais mon expérience sur le Tour des Lacs en 2019 – 80 km bouclés en étant bien entamé physiquement – m’avait laissé des doutes.
Je regardais toujours les finishers de ce genre de course avec admiration mais également avec le sentiment que ce n’était pas pour moi.
Après deux échecs consécutifs au tirage au sort pour l’OCC puis la CCC (la petite sœur de l’UTMB), je me suis dit : quitte à dépasser les 100 km, autant viser directement plus de 120 km. 20 kilomètres de plus ou du moins, je ne suis plus à ça près, soyons fous !
C’est décidé, après une saison 2023 allégée, 2024 sera l’année de l’ultra !
Dossard pris en janvier, ma préparation sera néanmoins hybride puisque je me suis également inscris au marathon de Paris entre temps prévu en avril.
Mais bon une bonne prépa marathon ne peut pas faire de mal, ça me donnera la caisse pour enchainer sur la saison de trail en suivant !
Bref, je décide de caler les habituelles courses préparatoires et quelques WE chocs pour arriver fin août assez bien entrainé : 1 WE choc en Espagne début mai, Trail du Hautacam fin mai (45 km – 2750m D+), Montanaspe début juin (61 km – 4000m D+ mais j’ai attrapé ce fichu COVID donc DNF à 40 km – 2700m D+) et Balcons de Cauterets fin juin (course raccourcie donc 40 km – 2850m D+) puis WE choc dans les Encantats en Espagne mi-juillet et dans le Pays Basque fin juillet.
Je ne suis qu’à moitié rassuré car mes courses préparatoires ont été tronquées, ce qui fait que je n’ai aucune sortie de + de 45 km et 2500m D+, et ça me semble compliqué d’envisager d’en faire 3 fois plus à la fin de l’été…
Bon je commence à me documenter ici ou là, et j’en conclus que ma meilleure chance maintenant est d’arriver le plus frais possible, avec le plus de jus possible et surtout de bien dormir et de bien m’alimenter avant la semaine avant la course. Ce qu’habituellement, je fais très mal 😅 Ça tombe bien, j’ai 2 semaines de vacances en Grèce début août, je vais pouvoir me reposer. Bon pour l’alimentation, on repassera mais la course est encore dans 3 semaines.
La semaine d’avant course arrive, je fais hyper gaffe à aller au lit tôt (ce qui ne me ressemble pas, je suis plutôt un super couche-tard). Je passe la semaine à étudier le parcours et à faire un roadbook (ça aussi, je ne l’ai jamais fait auparavant). Pas facile d’estimer le temps que je compte mettre… En regardant le classement des années précédentes et en pronostiquant dans quel tiers de course je vais être, je table sur 33h. Ça correspond également à mon temps du 80 km en y ajoutant un malus, c’est quand même un peu plus long cette histoire…
Jeudi 22 août, nous y sommes, il est temps de rallier les Pyrénées et Vielle-Aure. Premier couac, je n’ai pas lu trop en détail le règlement, le retrait des dossards se fait le matin avant 13h… Un post indique que les « retardataires » pourront retirer leurs dossards à partir de 18h30, pas avant.
Du coup, on comptait arriver en début-milieu d’aprem, on décale pour arriver plutôt en fin d’aprem. Pas tip top cette histoire. Je me souviens d’avoir pu retirer le dossard dans l’aprem tranquillement pour le 80 km.
Arrivée à Vielle-Aure à 17h15, je tente quand même d’en savoir plus et le bénévole à l’entrée des tentes me confirme qu’il faut revenir vers 18h30 voir 18h45. Bon… on a plus qu’à aller au briefing en attendant.
Comme le briefing n’en finissait pas, on a décidé de filer récupérer le dossard, persuadés qu’il y aurait moins d’attente. Mauvais calcul : une queue monstrueuse s’étirait bien au-delà de la tente. En fait ils ont mis des tables à l’entrée de la tente avec 3 files, une pour le 120, une pour le 160 et une pour le 40. Et il y a grosso modo 5-6 bénévoles en tout pour gérer tout ça. On réalise vite que la file n’avance pas, mais comme tout le monde est logé à la même enseigne, on patiente en échangeant sur la course avec les autres coureurs. Au bout d’une heure, on met enfin la main sur le précieux sésame.
Toute la journée, j’avais l’impression d’avoir du temps devant moi. Mais à présent, c’est l’inverse : il est déjà plus de 20h, il reste encore 40 minutes de route jusqu’au logement à Piau-Engaly (lieu du départ), et il faut encore dîner puis préparer le sac pour demain.
Côté organisation, c’est un point qui mériterait d’être revu : permettre le retrait des dossards l’après-midi pour toutes les courses. À 17h15, il n’y avait pas un chat, et deux heures plus tard, c’était l’embouteillage.
Nous arrivons à Piau aux alentours de 21h, le temps de manger un bon plat de pâtes, de préparer tout le matos à mettre dans le sac, pour ne plus rien avoir à faire demain matin au réveil. J’aperçois même la ligne de départ depuis le balcon, j’en ai littéralement pour 2 minutes de marche pour rejoindre le départ, ce qui me rassure.
Vendredi 23 août – 5h50 – le réveil sonne. Je décide de ne pas me lever plus tôt que ça puisque je me dis que chaque minute de sommeil est importante pour ne pas me retrouver dans le besoin de faire une sieste durant la nuit ou le lendemain.
6h35, je rejoins le départ pour m’imprégner de l’atmosphère si particulière d’un départ de course. Il fait doux, tout le monde est en tee-shirt, la météo s’annonce splendide.
Le temps de dire « à tout à l’heure » à Lucie que le speaker nous replace dans le bon sens de la marche et nous motive avant de lancer « Viva la vida » de Coldplay, l’hymne du GRP !
07h03, ça y est, on s’élance ! Pas le temps de s’installer dans le rythme : la piste de ski nous cueille d’entrée. La pente est telle qu’il faut rapidement marcher et dégainer les bâtons.
Je décide de partir très prudemment et d’en garder sous le pied. Mon objectif est d’arriver le plus frais possible à Luz-Saint-Sauveur, la base vie située au 71ème km.
Je suis surpris du rythme imposé par le gros du peloton. Je me retourne de temps en temps et je constate que je suis vraiment assez proche des derniers, je dois en avoir à peine 80 derrière moi.
La montée se fait tranquillement alors que le soleil commence à monter légèrement dans le ciel. La vue est sublime mais elle est dans notre dos 😅 Je m’oblige à m’arrêter quelques secondes pour observer ce spectacle.
Patience, la course est longue, certains vont se calmer. Je suis d’autant plus surpris que le pourcentage de pente est quand même assez costaud pour un départ. Ok, les jambes sont fraiches mais je me fais la réflexion que ça peut déjà faire du dégât d’envoyer du rythme si tôt. Je vérifie de temps en temps ma fréquence cardiaque que je trouve malgré tout trop élevé mais le rythme me convient donc je décide de continuer comme ça.
La fin de l’ascension présente de forts pourcentage dans la caillasse.
J’arrive en haut du pic de Piau en 55 min, contre 48 min estimés sur mon roadbook, signe que je suis monté assez tranquille.
Même stratégie en descente, très souple et j’essaie de ne pas trop taper car là aussi, ça descend un peu raide. J’adore descendre et j’ai l’habitude d’envoyer tout ce que j’ai sur des trails plus courts mais là je me fais violence pour réfréner mon envie d’envoyer ! Malgré tout, je double un wagon de coureurs et j’atteins Piau en 1h20 (1h16 sur mon roadbook).
Je me ravitaille rapidement et je m’assure d’avoir le plein d’eau pour la suite car le prochain ravito est loin.
Je repars sur le même rythme tranquille et aussitôt on remonte une deuxième fois la piste de ski. Je me remets sur mon rythme de croisière et je sympathise avec Claude, un breton (ils sont partout ces bretons !).
On échange sur nos expériences en course, sur notre préparation respective. À force de discuter, nous voici déjà en haut de la première partie de la montée. Ça redevient un peu moins pentu au fur et à mesure qu’on s’enfonce dans la vallée. Les paysages au lever du soleil sont magnifiques. Je connais très bien Piau pour y venir skier l’hiver. Je découvre en mode été et c’est très très beau. D’autant plus que j’essaie de me repérer sur les pistes de ski mais pas facile tant le paysage estival n’est pas le même.
Après une légère portion en descente, nous attaquons la montée du Port de Campbieil, point culminant de la course. Le rythme reste identique, ça monte en lacets et ça devient plus minéral. J’ai déjà l’impression que certains grimpent nettement moins vite que ce matin. Nous dépassons quelques groupes de coureur avec Claude.
Au sommet, il me prévient qu’il n’est pas un grand descendeur donc on décide qu’on se retrouvera plus tard au ravito si jamais. Je ne le sais pas encore mais c’est la dernière fois que je le verrais. Nos rythmes de descente ne sont pas du tout les mêmes et je creuse rapidement l’écart jusqu’à ne plus le voir.
La descente n’étant pas trop engagée, je décide d’allonger un peu la foulée car je me sens bien. Je double quasiment une centaine de coureurs tout le long de cette longue descente jusqu’à Gèdre.
Je retrouve pour la première fois à Gèdre mon équipe de choc, Lulu et Dodo. Tout se passe bien, j’arrive à m’hydrater, à m’alimenter et je prends du plaisir.
La portion suivante Gèdre-Gavarnie commence par une montée assez franche avant d’arriver sur un plateau avec un panorama magnifique et en toile de fond le haut du cirque de Gavarnie et la brèche de Roland. Splendide !
J’arrive à Gavarnie (km 37) après 7h de course, avec environ 15-20 minutes de retard sur mon roadbook, signe que je suis dans à peu près dans les temps que j’avais imaginé.
L’orage menaçant au dessus du Cirque de Gavarnie nous fait craindre le pire mais finalement il restera bloqué durant un long moment sans bouger.
Par contre, il commence à faire chaud et il faut grimper la terrible montée du Pic de la Pahule. La vue sur le cirque est sublime mais la montée est éprouvante, droit dans la pente. Je ne suis pas mécontent quand je constate qu’on bifurque à droite plus tôt que prévu direction la station des Espécières.
J’arrive à la station de Gavarnie en me disant que j’ai laissé quelques plumes dans la montée, je me sens moins bondissant.
Je retrouve une nouvelle fois Lucie et Dorian au ravito, ce qui fait du bien au moral. Dorian m’accompagne sur quelques kilomètres de descente avant que nos chemins se séparent. Heureusement, s’en suit une portion assez roulante jusqu’à Gèdre (de nouveau). Je profite de cette section pour récupérer et alterner marche et course. La vue sur Gavarnie et son cirque est de nouveau spectaculaire !
J’arrive à Gèdre (km 58 – 3840m D+) aux alentours de 18h45 (18h25 prévu sur le roadbook) après 11h40 de course. L’occasion de retrouver Lucie et Dorian au ravito avant d’attaquer la dernière portion avant la base vie et avant la nuit. Physiquement tout va bien, hormis une légère ampoule qui commence à pointer le bout de son nez et des irritations au coin des aisselles et dans l’entre-jambes.
La portion entre Gèdre et Luz Saint-Sauveur est celle que j’ai le moins aimé. C’est d’ailleurs l’une des seules portions où je n’ai pas pris de photos (j’ai filmé quelques plans vidéos par contre). Deux montées successives dans la fôret, Arrode et Sia, un passage « un peu » vertigineux et la nuit qui tombe. Il fait sombre en forêt mais tout le monde fait l’erreur de repousser au maximum le port de la frontale comme si ça allait acter pour de bon qu’il faisait nuit. N’y voyant plus rien du tout, nous finissons tous par nous arrêter pour mettre la frontale, on aurait dû le faire un bon quart d’heure plus tôt. Le chemin jusqu’à Luz-Saint-Sauveur semble ne jamais en finir, avec en prime une dernière portion rallongée par un détour après Saint-Sauveur.
22h18, ça y est, enfin à la base vie, après 15h15 de course (km 71 – 4400m D+). Dans ma tête, une deuxième course commence ! Je suis plutôt assez satisfait de ma forme, j’ai aucun pépin hormis quelques irritations et à aucun moment je me suis posé la question de la suite de l’aventure. Toujours du plaisir et toujours concentré sur la gestion de course pour arriver au bout. Je profite de l’arrêt à la base vie pour me changer entièrement, me mettre de la crème nok aux endroits nécessaires (je ne citerai pas où !) et surtout me prendre un bon plat de pâtes et d’autres victuailles.
Je ne vois pas le temps filer, mais voilà déjà une heure que je suis arrêté à la base vie. Après avoir percé l’ampoule avec les moyens du bord, je me décide à repartir pour affronter LE GROS MORCEAU de ce Tour des Cirques : 13 km et 1600 m de D+ jusqu’au refuge de la Glère. Je le connais pour l’avoir fait de jour depuis Barèges il y a des années et je sais que l’environnement autour du refuge et très minéral et c’est un chantier de cailloux. Bref, ça ne va pas être de la tarte.
Je repars de la base vie sur les coups de 23h20, je me sens bien, plein d’entrain mais la pente me calme vite… trop vite. Je suis tout seul dans ces singles dans la forêt et j’ai du mal à trouver mon rythme. Je vais trop vite et je m’épuise dans ces forts pourcentages de pente. Finalement, je me fais doubler puis peu après, je rattrape un groupe de 2 coureurs. Ils veulent se décaler pour me laisser passer mais je leur dis que me mettre à leur rythme me va très bien.
Le rythme est lent mais il est régulier, pile poil ce qu’il me fallait. Finalement, on se retrouve à 4 puis à 6 puis à 10. Tout le monde prend la locomotive et personne ne veut partir tout seul devant. L’avantage c’est que tout ce petit groupe discute, on fait connaissance et le temps passe très vite.
Au début, on s’appelle « Le nantais », « le toulousain », « le faux breton », « Mont-de-Marsan » (ça c’est moi) pour finir (quelques heures plus tard) par se demander nos prénoms 😂 C’est aussi ça l’ultra !
La température est très douce, la nuit est idéale, il n’y a pas de vent. On arrive au ravito à mi-pente avec toujours des bénévoles hyper sympas !
Très vite, on aperçoit des frontales scintiller dans la nuit. Elles semblent presque irréelles, suspendues très haut, si loin qu’on dirait un autre monde… L’ascension est loin d’être finie. Notre petit train repart pour la deuxième partie puis finit par se disloquer un peu dans les pierriers.
On se relaie pour alterner la place de celui qui donne le rythme. Et surtout celui qui doit trouver le chemin à la frontale et repérer les petits fanions dans ce champ de pierres. Pas si simple. Un peu à la manière des cyclistes, celui qui se trouve en tête se fatigue bien plus que les autres.
Finalement, en fin d’ascension, je finis par mener la marche et on ne se retrouve qu’à deux jusqu’au sommet puis ensuite jusqu’au refuge de Glère. Le refuge semble reculer au fur et à mesure qu’on s’en approche. La dernière partie serpente dans les rochers, c’est plus ou moins plat mais c’est interminable.
Il est 4h03 quand je bipe enfin au refuge, qu’elle fût longue cette ascension ! 21h de course, 84 km pour 6098m D+.
Je ne le dis pas encore mais trotte une petite musique dans ma tête, celle que je vais véritablement finir. Je m’efforce de rester concentré et de ne pas crier victoire trop tôt, l’état de forme peut vite aller d’un extrême à l’autre mais je me satisfait de mon état de forme actuel. Je ne me sens pas plus fatigué que ça, je n’ai pas du tout sommeil et je n’ai aucun pépin physique, ni les pieds en feu.
La descente vers Tournaboup est roulante mais je suis le rythme de mes deux compagnons qui décident de faire de la marche rapide. Tenir un rythme de marche soutenu n’a jamais été mon fort ; du coup, je trottine par moments pour ne pas perdre de terrain. Nous arrivons à Tournaboup en 6h03 en 23h de course. L’occasion de retrouver Lucie et Dorian qui n’ont pas beaucoup dormi eux non plus depuis que je leur ai dit « à tout à l’heure » sur les coups de 23h30 à Luz. Là, je me dis que ça sent très bon ! Qui voit Tournaboup verra le bout ! Un bon plat de pâtes, une soupe et ça repart avec Eric et Fabien (je connais leurs prénoms maintenant) pour la dernière grosse ascension jusqu’à Hourquette Nère. Cette portion, je la connais bien, car c’est la même que la fin du 80 km.
Ça monte progressivement et c’est assez beau ! D’autant plus que le soleil commence à se lever. Nous ne sommes pas mécontent de ranger la frontale. Hyper content de la Stoots Kiska, d’ailleurs, très bonne qualité d’éclairage. Il y a juste le bandeau que je trouve pas terrible donc je le remplace par le bandeau de la Petzl Nao que je trouve excellent !
Nous arrivons à la Cabane d’Aygues Cluses à 8h39 sous un magnifique soleil puis enchainons le dernier raidillon jusqu’à Hourquette Nère.
Il n’est pas hyper long mais il se fait quand même bien sentir. Mais la récompense est belle avec une magnifique vue sur le Néouvelle derrière. Je me souviens encore de cette vue au coucher du soleil lors de mon 80km 5 ans plus tôt. Un très beau souvenir !
Maintenant, le topo est simple, une descente où on va bouffer du technique puis une montée assez progressive jusqu’à Merlans, dernier ravito ! Comme prévu, c’est pas hyper évident de courir donc c’est une alternance marche/course. C’est ici qu’est pour moi, la plus belle vue de la course, quand on passe entre les lacs Nère et Port-Bielh. Après ce passage, je ne profite pas trop des paysages car toute mon énergie est focalisée sur les cailloux et les racines. Nous croisons en plus énormément de coureurs du 80 km, qui ont eu leur épreuve rabotée de plusieurs km (de moitié pour certains).
Entre les racines et les cailloux, cette portion n’est vraiment pas évidente, il faut rester très concentré ! La fin est un peu moins pénible, nous logeons le lac de l’Oule pour finir par une dernière montée pas trop exigeante.
11h52, nous arrivons enfin à Merlans après 28h50 de course. Je décide d’aller voir mes notifications et je vois grâce au live la progression constante de places gagnées. 519ème au premier checkpoint à Piau pour au final 209ème au checkpoint de Merlans. La stratégie est en passe de payer. Partir tranquille pour voir le bout.
Nous repartons toujours à 3 (après avoir retrouvé Eric qui avait un peu lâché dans la partie précédente) pour boucler le dénivelé positif avec la montée du col du Portet sous un vent à décorner les boeufs !
Maintenant, on sait ce qui nous attend, 12 km de descente, d’abord assez plane, pour finir par être pentue. L’interrogation que j’ai à ce moment là, c’est est-ce-que je vais être capable de courir maintenant que c’est enfin plus roulant.
La réponse est oui, même si ce n’est pas très aérien et que c’est souvent entrecoupé par des phases de marche. Mais au moins, le temps passe plus vite, les kilomètres s’enchainent finalement assez vite dans cette descente. D’abord assez roulante, puis ensuite les pourcentages de pente s’accentuent soudainement. Il faut « mettre le fin à main » comme on dit !
On rallie le petit village de Soulan, plus que 5 km !! Quelques singles dans la forêt puis arrive Vignec, plus que 2 km !
À la sortie de la forêt, la chaleur me tombe dessus, écrasante. Impossible de dire combien il fait, mais la sensation est celle d’entrer dans une véritable fournaise. En plus, je connais que trop bien les panneaux annonçant la distance tous les 200m jusqu’à l’arrivée… je décide de marcher à un bon rythme avant de lâcher les chevaux…1800m, 1600m, 1400m, je cours ? Non trop tôt, 1200m, 1000m, on tourne après le pont, plus qu’une dernière ligne droite… je cours 100m puis je re-marche, 800m, 600m, le public commence à se faire entendre… 400m, allez là il faut pas déconner, je cours !
200m, bifurcation à gauche, le petit pont, le speaker qu’on entend, les bandas, les applaudissements, ça y est, je suis un ultra-trailer, je suis arrivé au bout de ce tour des Cirques !!!
Il est 14h44, je passe la ligne d’arrivée dans un grand sourire !
Temps final : 31h41 (1h20 d’avance sur mon roadbook), 210ème sur 678 partants (et 398 à l’arrivée).
Bref, ce tour des Cirques aura été pour moi une très belle expérience et une franche réussite.
Premier ultra de + 100 km pour moi et un bilan très positif : de très bonnes sensations, quasiment aucun coup de mou, aucun pépin physique, une météo idéale (un peu chaud mais la nuit était hyper agréable) avec 0 pluie, des compagnons de course très sympathiques (merci à eux !), une équipe de choc ❤️ qui m’a encouragé et soutenu à chaque ravito de jour comme de nuit et des bénévoles aux petits soins comme tous les ans !
Donc merci le GRP !
Sur le plan personnel, j’identifie deux axes d’amélioration :
- Être beaucoup plus souple dans l’utilisation des bâtons, moins « rigide » dans mes mouvements.
- Les réserver uniquement aux fortes pentes, car ailleurs ils deviennent contre-productifs.
Pour clôturer ce récit, je vous partage la vidéo de mon Tour des Cirques : 32 heures d’aventure concentrées en un quart d’heure.